Le temps, l'entourage, le coeur, le travail, change au vue de nos émotions, de nos tempéraments. Les relations peuvent varier de temps à autres suite à un élèment ou à une information entendue. Elle n'avait pas revu ce jeune homme depuis au moins deux semaines. On s'imagine que passer une après-midi au sein d'un bateau magnifique serait le rêve que tout se passera à merveilles mais quelques incidents ont mit un peu le feu dans leur relation. Tout ça à cause d'un baiser. Ce baiser les avait mit mal à l'aise tout les deux et il fallait dire que Shirley n'en avait, en aucun cas, souhaité un baiser de sa part. Les déviations du vent ont fait en sorte que cela arrive. Ce n'était qu'un accident après tout et ils ont, tout les deux, souhaités n'être que des amis, tout simplement. Shirley avait envie de le revoir car, après tout, ce n'était pas un détail qui allait arrêter leur relation. Elle avait réussi à le faire changer suite à quelques problèmes qui le concernait. Elle aimait beaucoup être en sa compagnie. C'est un homme en qui elle avait confiance.

Aujourd'hui, la demoiselle avait demandé, spécialement, à son agent que personne ne la demande. Elle avait envie d'être seule, de penser, de se retrouver avec elle-même. Le fait d'avoir revu Sloan lui avait fait un coup tel une massue. Elle ne cessait de penser à lui. L'amour, on aimerait bien s'en passer n'est ce pas ? Enfourchant son vélo rose bonbon - un cadeau de ses parents - elle roulait dans les rues de Los Angeles, écouteurs aux oreilles. Elle chantonnait à voix basse, ne prenant pas attention aux personnes qui se trouvaient autour d'elle. Quelques temps plus tard, elle remarquait qu'elle se trouvait à Studio City. Les chemins la menaient tout droit à une retrouvaille. Sans faire attention, une personne allait contre elle sans l'apercevoir : elle freina de justesse. « Encore une bousculade, j'en ai marre. » Se disait-elle à elle même. A la longue, on lui décernerait le prix de la bousculeuse la plus populaire de tout les Etats Unis. Elle aurait du, tout de suite, retirer ce qu'elle a dit puisqu'elle vit Tyler : son bousculeur. Elle était ravie de le voir. Elle descendit de son vélo et alla dans ses bras. « Tyler ! Comment tu vas ? Je suis heureuse de te revoir à nouveau. » La jeune femme se retirait de ses bras, heureuse de le voir. Un peu excessif, c'est vrai. Elle remarquait qu'il avait un script en main, elle le regardait, un sourire sur les lèvres. « Je rêve où tu as eu un nouveau rôle pour un film ? » Il avait l'air d'avoir repris du poil de la bête. Il avait l'air content et il reprenait le travail. « Ta famille doit être heureuse de te voir à nouveau comme un jeune homme rempli d'entrain et qui a envie de reprendre le travail de bon coeur. »

La relation des deux ne pouvait pas signifier des retrouvailles grandes comme ce que venait de faire la jeune femme. Disons simplement que même si la situation était gênante, il ne devait avoir aucun blanc entre les deux. Cela s'est passé et ont, tout les deux, décidé que tout reste ainsi. Ils s'entendent bien, ils aiment la compagnie de l'un comme de l'autre et c'était l'essentiel. Shirley avait besoin, elle se rendait compte, de la présence du jeune homme. Il l'a faisait rire, elle se sentait bien avec lui. Le fait d'avoir revu son réel amour, elle avait besoin de décompresser et de se lâcher un peu. Elle pensait qu'elle passerait la journée à se détendre, à penser et rester toute seule mais refuser la compagnie de Tyler : elle ne le pouvait pas. Ils ne se rejettaient pas et c'était bon signe. « Je vais bien enfin je suis un peu perdue mais dans l'ensemble je me porte à merveille. Ma cheville peut te le prouver d'ailleurs. » Lançait-elle avec un petit sourire au coin. Sa cheville... Elle lui avait causé bien des soucis lors de sa rencontre avec Tyler. La poursuite contre les photographes ont été la cause de la blessure à la cheville de la jeune actrice. Shirley était ravie pour lui : il a mis un pied dans ce grand bassin d'eau. « Je savais que tu y arriveras Tyler. Malgré deux ans où tu t'es rendu invisible, les vraies personnalités du métier n'ont pas oublié ton talent. C'est ce qui importe. »

Discutant avec lui, elle n'eut pas remarquée la présence des photographes non loin d'eux. Ce fut la question du jeune homme et l'expression du visage qu'il avait employé qui lui avait tout dit. « Allons-y. » Prenant son vélo, elle marchait à coté du jeune homme en poussant son véhicule à deux roues. Elle ajouta sous un ton d'humour. « Sois heureux : les photographes n'ont pas oublié ton talent. Loin de là. » Le regard de Tyler l'a faisait rire intérieurement. Elle posa son regard sur le collier qu'elle portait. Quelques instants après, elle releva ses yeux sur le jeune homme. « Dit-moi de quoi parle ton prochain film ? Ne me fait pas le coup du mec qui ne doit rien dire hein. Je sais que tu peux tout me dire à présent. » Elle poussait un peu, c'est tout. Elle est curieuse, simplement.

Ce n'était pas dans les habitudes de la jeune femme d'exposer sa vie privée. Disons qu'elle n'aimait pas trop raconter sa vie. Bien entendu, si Tyler désirait quelques explications suite à ce mot, elle lui en donnerait. Il n'était pas un inconnu et avait confiance en lui : ce ne serait pas un soucis. Il fallait avouer qu'elle était pensive. Ne pas penser, un seul instant, à son premier amour s'avère difficile. Mieux fallait ne pas y penser maintenant. Le jeune homme lui parlait de son prochain projet en cours de réalisation et de lui-même. C'était plaisant de constater que ce jeune homme retrouvait une joie de vivre. Il fallait toujours essayer d'apporter un peu de bonheur dans sa vie pour pouvoir avancer.

Tyler souhaitait qu'ils se rendent à la banque pour qu'il puisse y déposer quelque chose, Shirley eut répondue positivement. Les minutes passèrent et ils se trouvèrent devant l'immeuble. Ils entrent à l'intérieur de la banque et patientent derrière la file. Les deux jeunes personnes discutèrent, surtout, de leur vie professionnelles en chuchotant. La jeune femme ne s'était pas gênée pour lui raconter une anecdote concernant son détour à New-York, il y a de cela un an. Effectivement, elle ne pourrait jamais oublier cette agent lui proposant un rôle des plus sordides alors qu'elle savait très bien que Shirley n'accepterait jamais un rôle de la sorte même pour tout l'or du monde. Cela les faisait bien rire. Ceci dit, c'était du passé mais quand elle y repense, elle rit, tout simplement.

Leur tour arriva. Avant même que Tyler ait pu commencer à parler que cinq individus vêtuent d'un masque entrèrent à l'intérieur de la banque, tirant sur le plafond pour insister sur le fait qu'ils sont présents. Toutes les personnes se trouvant dans la banque ont eu, par réflexe, de tous s'allonger à plat ventre au sol. Le séduisant Miller passa son bras autour de la jeune Ferguson. Celle ci se mit bien contre lui. C'était une femme et elle avait peur même si elle trouvait la situation un peu chouette. En effet, des trucs comme ça ne pouvaient que se passer dans des films ou dans des séries télévisées, du moins, dans l'ensemble. Là, cela se déroulait dans la vie réelle, cela ajoutait de l'adrénaline. L'un des malfaiteurs se dirigea vers l'une des caissières. « Ma jolie, tu prends un grand sac et tu y verses tout le contenu des caisses. Fait attention ma poupée, n'essaye pas de prévenir la police sinon... » Il tira un coup sur le plafond : Shirley eut un haut le coeur et la jeune caissière était tétanisée. Ce sont dans ses moments là qu'on aimerait sortir son arme secrète : des pouvoirs magiques ou, pour faire simple, une arme ou quelque chose qui pouvait servir à se sortir de là. Les quatre autres malfraudeurs parcouraient la salle, regardant les personnes allongées d'un oeil attentif. Celui qui fut à la caisse, retira son masque. Il sort une cigarette de sa poche, l'allume et donc, la fume. « On va pas rester là sans rien faire quand même. » Murmurait-elle d'une voix à peine audible à son compagnon de route. Une aventure que leur destin les infligeait, une fois encore. Le leader à la cigarrette s'avançait et remarqua aussitôt la présence des deux jeunes célébrités, allongés, serrés l'un contre l'autre. Shirley levait les yeux et regardait froidement, droit dans les yeux, cet homme. « Les autres otages ne sont rien comparés à vous. Avoir deux célébrités sous la main, quelle chance ! » Un rire sarcastique se fit entendre sur toute la pièce. « Qu'attendez-vous pour les faire sortir et nous garder ? » Elle reçut un léger coup de coude de la part de son ami. Elle fit une petite grimace. Peut-être qu'elle aurait mieux fait de se taire après tout.

Si tout cela n'était qu'une caméra cachée, que toutes ses personnes à terre étaient des comédiens, que ses hommes en cagoule étaient des policiers utilisant des balles blanches et qu'ils voulaient faire une farce aux deux jeunes célébrités : c'était bien beau de rêver n'est-ce-pas ? Une nouvelle fois encore, les deux jeunes personnes allaient être à la une des tabloids suite à ce braquage de banque : rien ne les enchantait. Shirley ne gardait pas sa langue dans sa poche, c'est vrai. Elle ne voulait pas rester là à ne rien faire, à se tourner les pouces et en s'imaginant toutes sortes de scènes impossibles et inimaginables. Les femmes ne restent jamais en place. Peut être que Tyler & elle seront les héros de cette journée... En tout cas leur acte héroïne serait ruinée avec l'implication de la jeune actrice : ce n'était pas gagné. En effet, Tyler lui fit signe de se taire pour ne pas que l'attention des hommes soient sur eux mais ce fut trop tard. L'un d'entre eux, le leader, s'était approché des deux jeunes célébrités. Bien entendu, Shirley avait répliqué : elle n'avait pas envie de se laisser faire et si il fallait que ses cours d'arts martiaux puissent servir à quelque chose, elle les utiliserait sans hésiter.

Elle n'avait pas prévu que l'homme l'empoigne par le bras pour l'obliger, ainsi, à se lever pour qu'elle soit face à lui. Ce qu'elle faisait, elle ne le quittait pas des yeux, ne montrant pas à sa peur. « Vous savez ce qu'elle vous dit la jolie ? » Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que son compagnon s'était levé. Shirley avait maintenant peur qu'il s'en prenne à lui. Un autre homme arriva pour prêter mains fortes à son chef. Ce dernier leva la main pour qu'il ne fasse rien. Il regardait le jeune homme, toujours tenant fermement le bras de Shirley. « Je rêve ou tu essaies de sauver ta petite chérie ? » Elle serait ravie d'être la fausse petite amie de Tyler mais cela les amener à quoi ? Elle se dégageait tant bien que mal de son emprise. « De un, je ne suis pas sa petite amie et puis de deux mon beau brun, voudriez vous nous garder ? Nous serons en tête à tête. Vous ne pouvez pas refuser tout de même ? » Tyler était stupéfait. Shirley tourna son regard vers lui en lui faisant comprendre qu'au moins les autres otages seront sains et sauves et pourront les aider à les sortir de là de l'extérieur. Le leader regardait ses collègues, trouvant la proposition de la demoiselle tentante. « Rester en ta compagnie ma belle, je ne peux refuser et c'est si gentiment demander... » Il s'était rapproché pour tenter de voler un baiser à la jeune demoiselle. Elle tourna son visage puis leva sa main. « Faites attention, vous risquez de vous brûler les doigts. »

Les autres otages étaient sortis. Seuls Tyler et Shirley étaient présents avec les braqueurs de banques. Cela faisait maintenant une heure qu'ils étaient là. Les deux prisonniers étaient assis contre le mur. Le leader restait bien en face de Shirley comme s'il voulait quelque chose. « Vous voulez ma photo ? » Elle restait à coté de Tyler. « J'aurai du me taire et ne rien dire, je sais. » Lançait-elle en lui murmurant en boucher les lèvres, tenant un oeil sur le leader. « Dites, vous avez l'argent de la banque, qu'est ce qu'il vous faut de plus ? » Le leader s'agenouilla devant elle. « Une maîtresse, ma femme, enfin ma prétendue femme ne me satisfait plus. » Shirley fit une mine triste : elle plaisantait. « C'est vrai ? Vos hommes d'élites ne vous satisfaits pas dans ce domaine ? Je vous plains sincèrement. » Un coup de coude de la part de Tyler permit à la jeune femme de ne plus rien dire. Le leader commençait par s'impatienter...

L'essentiel était qu'une bonne partie des personnes prises en otage avec Tyler & Shirley étaient sains et sauves. La grande bouche de la jeune femme a quand même servi à quelque chose n'est ce pas ? A présent, les choses commençaient par se corser un peu plus. Ils avaient passés une heure en compagnie des cinq malfaiteurs. Elle se montrait comme une dure à cuire : elle en avait marre que cet homme la regarde de la tête au pied : elle n'était pas un phénoméne de foire non plus. Donc, elle perdit patience et n'hésita pas à répliquer quelques phrases. Entre Shirley et le leader : c'était le grand amour. Tyler lui donna un coup de coude, une seconde fois, pour qu'elle se taise pour de bon. Elle avait réalisé qu'elle allait beaucoup trop loin mais ne croyez pas qu'elle se laisserait faire s'ils tentaient quoique ce soit sur eux.

Le braqueur empoigna la jeune demoiselle afin de l'emmener dans un autre endroit de la banque, bien à l'abri des regards indiscrets. « Hé, où est ce que vous m'emmenez ? Je peux le savoir ? » Il la regardait mais ne disait rien. Avant même qu'elle n'ait pu dire quoique ce soit, Tyler s'était manifesté. Une fois, l'homme ne s'arrêta pas, la seconde fois, il s'arrêta et se retourna d'un seul coup. Le coeur de Shirley battait à cent à l'heure. Lorsqu'elle vit qu'il pointait son arme sur Tyler, elle faillit disjoncter. « Non, non, ne faites pas ça. Il voulait me sauver, c'est normal après tout. Laissez le tranquille. » Elle avait peur pour son ami, peur qu'il lui tire dessus et qu'il soit gravement blessé. Elle ne pouvait pas rester là sans rien faire. Tout était de sa faute, si elle avait eu l'audace de fermer sa bouche, ils n'en seraient pas là. « Vous avez l'air de me vouloir alors vous m'aurez. » Tyler répliquait qu'elle était folle de dire ça. « Tyler, tout est de ma faute. Je vais nous sortir de là. » L'homme regardait Tyler avec un sourire satisfait. Il baissa son arme et s'en alla avec elle, toujours en la tenant par le bras. Elle devait réparer ses bêtises, elle improvisera.

Une demi heure dans cette pièce, à l'abri des regards. L'homme la comtemplait, la touchait. Shirley ne se laissait pas faire. Elle ne savait même pas ce qu'elle devait faire. « Laisse toi faire. Tu en as envie autant que moi. » Shirley le regarda et eut comme une illumination. Elle ferait ce qu'il lui dirait. « Je ne dois plus lutter, vous avez raison. Détachez moi parce que sinon nous n'aurons jamais ce que nous voulons tout les deux. » Il hésitait mais finalement il la détacha. Il avait eu ce qu'il voulait. « Une femme dans l'équipe, une célébrité en plus. Quel cadeau ! Mes soi disants collègues ne me servent plus rien maintenant. Nous ferons l'affaire. Tu auras tout ce que tu voudras. Tu mérites d'être la chef. Du sang froid, tu n'as pas eu peur une seule fois. J'aime bien ce tempérament. » Elle souriait. « Qu'allez vous faire de mon ami ? Il n'a rien à voir dans cette histoire. »

Ils retournèrent à la pièce centrale. On entendit des coups de feu. Il avait abattu ces hommes de sang froid. Shirley était pétrifiée. Elle n'arrivait pas à le croire qu'il allait vraiment le faire. Elle secoua sa tête puis fit un jeu de séduction envers le chef. Cela lui détournerait son attention pour que Tyler tente quelque chose pour qu'ils sortent de là. Elle ne le faisait pas de gaîété de coeur, je peux vous assurer.

En réalité ni Tyler ni Shirley savait ce qu'ils devaient faire : seul l'improvisation était maiître. La peur commençait à se faire sentir au creux du ventre de la jeune femme. Elle se détestait d'avoir ouvert sa bouche mais cela n'était rien comparé au jeu de séduction qu'elle faisait pour tenter de séduire l'homme. Elle espérait, du fond de son coeur, que l'amour de sa vie allait lui pardonner ce qu'elle faisait mais elle devait le faire s'ils avaient, ne serait-ce, qu'une seule chance de s'en sortir. Puis, faut avouer que les forces de police n'arrivent que quand tout est terminé. Pendant ce temps de séduction, elle revoyait cet homme tué de sang froid ses acolytes. Shirley devait rapidement cacher les larmes qui s'étaient posés dans ses yeux. Ses larmes revinrent, petit à petit, lorsqu'il posa sa main sur sa propre cuisse, déposant des baisers au creux du cou de la jeune demoiselle. Elle fermait les yeux, pensant que c'était Sloan qui lui faisait tout ça. C'était pénible mais elle devait tenir le coup, elle le devait. Pendant qu'il déposait des baisers, l'arme qu'il tenait se laissait tomber. Shirley la poussa à l'aide de son pied le plus loin possible : ce type était bien trop occupé pour faire attention à ce qui se passait autour de lui.

Tyler pointa l'arme d'un des morts contre la tempe de l'homme : le coeur de la demoiselle battait à cent à l'heure. Elle respirait intérieurement, essayant de ne pas verser la moindre larme. Elle devait jouer cette comédie jusqu'au bout. Elle devait se servir de ses cours et de son métier d'actrice. Elle allait jouer le tout pour le tout. Cet homme avait eu une autre arme. Shirley n'arrivait pas à le croire, il avait été prêt à mettre une balle sur son ami. Elle n'avait jamais vu Tyler aussi hors de lui. « Poupée, je dois m'occuper de lui. Je m'occuperai de toi plus tard. » Shirley regardait du coin de l'oeil son ami. Elle se rapprocha du chef, puis, tout d'un coup, elle lui envoya un coup sur ses parties intimes, prenant, à la volée, sa seconde et dernière arme. Elle se recula, se mettant aux cotés de Tyler. « Tu pensais vraiment que je ressentais un quelconque désir pour toi ? Tout ce que je ressens à ton égard c'est de la haine. » Alors qu'il se tordait de douleur, elle retira la cagoule pour voir son vrai visage. Puis elle lui donna un coup puis plusieurs. Elle se sentait tellement mal.

La police arriva enfin. Shirley s'était reculée de cet individu suite à la demande de l'inspecteur en charge de cette affaire. Lachant cet arme, elle partit rejoindre Tyler. « J'aurai du me taire, je le sais. » Elle ne savait plus quoi lui dire. Elle était perdue.

Shirley voulait encore et encore régler son compte à ce malfraudeur, à ce braqueur, à ce profiteur. Comment avait-elle pu être aussi bête pour jouer un tel rôle. Déjà, elle n'aurait jamais du ouvrir sa bouche comme elle l'avait faite : elle aurait du écouter son ami et se taire une bonne fois pour toutes mais l'attitude de l'homme l'avait poussé à bout. Être actrice s'avérait être difficile dans la vie de tout les jours lorsqu'il en convient d'abuser de ses propres talents. Elle avait été satisfaite qu'il n'avait pas essayé de la retenir. Elle se serait directement retiré de son étreinte pour frapper à sang cet homme. Les policiers l'avaient doucement retiré de l'homme qui se tordait de douleurs. Shirley était grande. Elle se recula de quelques pas lents, ne quittant pas le regard de cet individu qui ne cessait de la regarder aussi. Elle s'était approchée de son ami qui nécessita pas à la prendre dans ses bras pour la bercer légèrement. « Shhhuuut. Tout est fini maintenant... C'est fini. » Shirley avait comme besoin qu'il lui répéte encore et encore. Elle s'était montrée tellement dure lors de cette période infernale... Le poids de toute cette aventure finit par se lâcher : elle pleurait. Elle serrait fort son ami contre elle. Elle aurait pu le perdre : jamais elle ne l'aurait supporté, jamais. L'acte ignoble dont il avait fait contre ses compagnons, les tuer de sang froid, n'éprouvant aucune pitié... Elle sanglotait sans relâche.

Finalement, elle commençait par se calmer doucement avec l'aide de Tyler. Pour lui aussi cela avait été difficile. Mais, il sentait qu'il devait être fort peut être parce que c'était un homme. Elle respirait doucement, soufflait entre autres. Sa respiration halettante redevenait normale. Cette petite période fut interrompue par un inspecteur de police. « Hum, excusez moi. Je suis l'inspecteur Charles Matthew Johnstone. Cela doit être difficile pour vous mais je dois vous poser quelques questions. » Shirley séchait ses larmes se détachant des bras de Tyler mais restait tout de même à ses cotés. L'inspecteur tendit un mouchoir à la jeune demoiselle qu'elle remerciait puis se moucha le nez. « Nous comprenons. Hum... Pouvons-nous passer à votre bureau ? » Shirley n'avait aucune envie de répondre à ses questions dans cette banque. Elle ne le pouvait pas. « Je comprends parfaitement. Tenez ma carte. Vous pouvez passer dans deux heures. Au revoir. » Donnant sa carte à Tyler, il s'en alla. Shirley soupirait, regardant son ami. « Comment te sens-tu ? » Elle ne le remercierait jamais assez. Il avait été courageux et avait montré qu'il était un dur à cuire. C'était le héros de cette histoire. Il avait été génial. En tout cas, Shirley ne pourrait jamais oublié tout ce qui s'était passé avec cet homme : il la hanterait encore des jours et des jours. S'ils seraient les personnes qui feraient en sorte qu'il soit en prison une bonne fois pour toutes : elle serait soulagée.

La rencontre de cet inspecteur de police avait été comme un élément déclencheur. Sa venue confirmait que tout avait été terminé, qu'ils pouvaient mettre cette histoire de coté et passer à autre chose. La seule chose était que la jeune demoiselle ne pouvait pas penser à autre chose. Cet homme avait posé ses mains sur elle. Il lui avait donné des bisous sur la nuque, posé sa main sur sa cuisse : il l'avait touché, c'était ignoble. Elle espérait vivement que personne ne donnerait des détails de ce braquage de banque aux journalistes. Elle n'avait pas envie, Tyler non plus, que cette histoire se répéte. Tyler avait été vraiment courageux. Il avait fait preuve de sang-froid durant ces dernières minutes. Elle avait eu vraiment peur pour lui, peur que l'individu lui tire dessus. Elle ne pourrait pas penser qu'elle prendrait un ami de son style. Elle était ravie d'apprendre qu'il allait bien mais se demandait si elle allait mieux : elle regardait ailleurs. « J'irai mieux si je pouvais oublier ses mains, son regard, sa présence sur moi... J'ai failli qu'il reste pour de bon en prison, j'ai envie qu'il... » Elle ne pouvait pas aller plus loin : elle s'emporterait et irait certainement retrouver cet homme et le tuerait, ce n'était pas une chose à faire, vraiment pas. Tyler avait posé ses deux mains sur les joues de la demoiselle : il essuya les dernières larmes qui restaient sur ses joues rosées. « Je n'ai pas été assez courageuse pour lui régler son compte. » A part le jeune homme, l'homme qu'elle aime et son père, elle se demande si elle pourrait encore accepter qu'un autre homme pose la main sur elle. Elle n'avait subit aucune agression, au contraire mais elle ne peut s'empêcher de penser qu'elle se sentait mal dans sa peau. Pour remercier une dernière fois son ami, elle déposa un bisou sur sa joue et retourna dans ses bras, le serrant doucement contre elle. « Tu es quelqu'un d'exceptionnel. Je ne sais pas ce que j'aurai fait s'il avait eu l'audace de te tirer dessus. » Son regard se posa sur lui. « Tu es comme le grand-frère que je n'ai pu avoir. »

Les deux jeunes personnes ont quitté le " lieu du crime " ne regardant pas derrière eux. Les policiers, les passants les regardaient : ils savent qu'ils ne fallaient pas leur parler de ce qui venait de se passer : cela était déjà assez dur comme ça. Respirer l'air frais lui faisait du bien. Ils avaient pu y laisser leur vie. C'est là qu'elle comprenait qu''ils devaient profiter un maximum de leurs vies respectives, de tout faire, de tout tenter. Ils se rapprochaient d'un starbuck. Shirley demandait au vendeur une simple eau. Tyler prenait quelque chose pour lui et elle payait leurs petites collations dirons nous. Ils reprirent leur marche. « Nous n'aurions jamais pensé que nous... » elle fut interrompue par son portable. Elle le prit, s'excusant auprès de Tyler. C'était son agent. « Allô? Oui, non... je... non... écoute, je n'ai pas envie d'en parler. Tu penses que je ne sais pas ? » Elle commençait par s'emporter. « Je sais qu'on a failli y laisser notre peau. Mais non je n'ai pas besoin de garde du corps. Comment as-tu su tout ça ? » Son agent lui expliqua qu'il avait reçu un coup de fil d'un photographe accompagné d'un journaliste. Elle ne voulait pas en entendre plus : elle raccrocha. « Tyler, parfois j'ai envie de tuer ses paparazzi. Ils étaient là et ils ne vont pas hésiter à publier toute cette histoire dans le journal télévisé. » Elle ne but même pas sa bouteille d'eau. Un banc se trouvait non loin d'eux, elle s'y installa. « Il s'en passe des aventures à deux. » Essayait-elle de dire avec un peu d'humour et en émettant un sourire.

Il fallait tuer le temps jusqu'au moment pour se rendre au poste de police. Shirley était restée aux cotés de Tyler, celui ci ne disait vraiment rien. Il avait l'air préoccupé. Elle détestait le voir dans cet état. Qu'est ce qui se passait ? Elle avait un petit doute mais elle se lança. « Tyler, je sais que quelque chose ne va. Tyler... » Elle tourna son regard vers elle. « C'est à cause de ce qui s'est passé c'est ça ? » Cela devait être ça, c'était certain. Elle prit les deux mains du jeune garçon. « Tu ne dois pas t'en vouloir. Tu voulais aller dans cette banque, nous y sommes allés. Tu ignorais ce qui allait se passer. Toutes ses tournures ont eu lieu par ma grande bouche. Si je ne l'avais pas ouverte, peut être qu'il ne m'aurait pas touché, ni fait des avances mais surtout que peut-être il n'aurait pas essayé de te tuer. Tu ne dois pas t'en vouloir, Tyler, vraiment pas. Je voulais réparer mes bêtises, c'est pour ça que je suis entrée dans son jeu alors que je ne voulais vraiment pas. » Elle lui fit un sourire. « Allez, grand-frère, je veux te voir sourire et parler comme jamais tu n'as parlé à personne. Parce que je ne peux pas faire la conversation toute seule hein ? Ce serait bête. » Elle mettait une petite note d'humour. Elle voulait mettre ça de coté et tout ça se terminerait après leur déposition auprès de cet inspecteur. Il est certain qu'elle ne s'en remettrait presque pas de ce que cet homme lui avait fait mais si elle allait de l'avant, son "grand-frère" le ferait aussi. Elle le prit dans ses bras. « Allez, tout va bien se passer. Tout se terminera après notre visite chez cet inspecteur. » Elle frotta doucement le dos de son ami puis le regarda. « Allez, il serait temps de prendre la route du poste de police. »

Elle avait une peur au niveau de son ventre. Elle ne savait pas comment allait se dérouler cet interrogatoire. Elle a vu des milliers d'épisodes des experts ou de New-York : Unité spéciale ou section criminelle, les interrogatoires n'étaient jamais du luxe. Shirley se demandait si il y aurait un psychologue qui sera présent derrière la vitrine. Elle a peut-être trop regardé la télévision mais ce n'était pas à exclure. S'ils arrivaient en avance, tout se terminerait rapidement. Mieux vaut être là et en finir.

Une heure et demi plus tard, les deux jeunes personnes arrivèrent au poste de police et entrèrent à l'intérieur. « Bonjour. Nous avons rendez-vous avec l'inspecteur... » Tyler lui montra la carte. « l'inspecteur Charles Matthew Johnstone. » La secrétaire regardait dans l'agenda mais trouva un post-it concernant l'inspecteur et les deux jeunes. « Effectivement, il vous attend dans son bureau. » Elle leur indiqua le chemin puis les deux jeunes s'en allèrent, la remerciant.

« Entrez. » Ravalant leur salive, ils entrèrent à l'intérieur. « Bonjour... » L'inspecteur les accueilla. « Je vous poserai de simples questions. Ca ira très vite. »